Ça y est, les instances des établissements sont appelées à se prononcer sur la Feuille de route de l’Idex… L’occasion d’un beau remue-ménage, qui poursuit l’agitation du mois de décembre.

Les CA se voient proposer le texte suivant :

Après avoir pris connaissance du document « Feuille de route initiale concernant l’Université Cible » annexé à la délibération, et après échanges, le conseil d’administration de ### a approuvé l’engagement de l’établissement dans la poursuite des travaux de définition de l’Université Cible et la participation de l’établissement aux groupes de travail.

éventuellement rallongé d’un petit paragraphe voué à calmer les esprits :

La présente délibération ne constitue pas une demande de regroupement au sens du Code de l’Education (aujourd’hui l’article L.718-6). Tout transfert effectif de compétence ou de demande de regroupement devra faire l’objet, au moment opportun, d’une délibération statutaire du conseil d’administration.

À Lyon 1

Le CHSCT ouvre le bal en votant contre la motion, à l’unanimité.

Le Comité technique approuve le texte après modifications, par les voix de l’UNSA et du SNPTES. Les avis soumis au vote sont les suivants :

1°, approuvez-vous la participation de représentants du personnel des différentes instances (CHSCT, CT, Cac, CA) aux groupes de travail destinés à contribuer à la réflexion sur la mise en place de l’Université Cible ?

2°, sur la base des échanges en séance, notamment quant aux acquis sociaux au sein de Lyon 1 défendus sur la base du mieux disant, approuvez-vous les thématiques qui doivent conduire à la définition des groupes de travail destinés à contribuer à la réflexion sur la mise en place de l’Université Cible et sa feuille de route présentée en séance ?

L’UFR STAPS, particulièrement inquiète quant à son devenir dans la future Université-cible, s’est également prononcée. La motions suivante a recueilli 56 voix (contre 7, plus 8 abstentions) :

NON au projet d’université cible, aux principes qui la sous-tendent, à la gouvernance prévue de cette future université, à son mode de construction (méthodes et démarche) et à ses implications futures.

Le conseil de la même UFR a voté la motion suivante :

Le conseil exige une information claire sur le projet université-cible et sur les principes qui le sous-tendent et demande que l’ensemble de la communauté de manière globale soit informée et soit consultée.

Le 5 février, le Conseil académique a approuvé la motion : 25 pour, 11 contre, 6 abstentions.

Le 6 février, le Conseil d’administration l’a approuvée : 17 pour, 4 contre, 1 abstention.

Juste avant l’ouverture de la séance, une délégation issue d’une AG intersyndicale a demandé à être reçue, demande qui a été refusée par le président Fleury. La délégation était porteuse de la motion suivante, votée au consensus en AG :

Nous, assemblée générale des personnels réunie le 6 février 2018, rejetons le projet d’université-cible et les principes et valeurs explicités dans le document intitulé « Principes incontournables de l’Université-cible ». Par conséquent, nous rejetons également la « Feuille de route concernant l’université cible » qui entérine ces principes alors même qu’ils n’ont pas été acceptés par la communauté et qui engage cette dernière alors-même qu’elle n’a pas été consultée.

Nous demandons en l’état actuel des réflexions, l’abandon du projet d’université cible et de toute fusion et éventuellement la construction d’un autre projet dans un temps long, en concertation dès le départ avec l’ensemble des personnels et des usagers, avec des bénéfices avérés pour l’accomplissement de toutes les missions de service public par et pour tout·e·s les acteurs et actrices de l’université.

À Lyon 3

Le Comité technique a rejeté la motion : 6 contre (CFDT, CGT, FSU), 2 abstentions (UNSA).

Le Conseil académique l’a approuvée.

Le 6 février, le Conseil d’administration l’a approuvée.

On s’amusera de ce que cette motion a été présentée en interne comme une simple participation aux groupes de travail qui n’implique en rien une approbation de la Feuille de route, ce qu’il a été bien plus difficile d’affirmer quelques jours plus tard devant le CA de l’UdL…

À l’ENS

Les explications similaires données par le président de l’ENS n’ont pas paru suffisantes à son Comité technique, qui a rejeté le texte par deux fois, à l’unanimité.

Le CEVE (Conseil des études et de la vie étudiante) a également rejeté ce texte, et pris la motion suivante (7 pour, 2 contre, 1 abst.) :

Le CEVE approuve l’engagement de l’École normale supérieure de Lyon dans les travaux de définition de l’Université-cible, mais ne se reconnaît pas dans la trajectoire proposée. Les principes qui dirigent ce projet sont contraires à l’intérêt des étudiant⋅e⋅s.

Pour autant, le CEVE n’a pas d’opposition de principe quant à la mise en place de collaborations entre les établissements du site. Il considère cependant nécessaire qu’un éventuel projet de restructuration :

  • soit mené dans une transparence exemplaire,

  • garantisse un fonctionnement réellement démocratique des instances créées,

  • ne se conforme pas à la logique de compétition portée par l’Idex, et maintienne un système universitaire pérenne, pour tous, sur le site Lyon – Saint-Étienne,

  • maintienne le statut des enseignants et des personnels et garantisse le cadrage national des diplômes,

et qu’un tel projet soit soumis à l’approbation des étudiant⋅e⋅s de l’École normale supérieure de Lyon lors d’une consultation par vote.

Quant au Conseil d’administration, il s’est tenu le 9 février. Les membres élus (minoritaires) ont proposé la motion suivante :

Le CA de l’ENS de Lyon approuve l’engagement de l’établissement dans la poursuite des travaux de définition de l’Université-cible, mais ne se reconnait pas dans la Feuille de route proposée dans la mesure où :

  1. elle est fondée sur le document « Principes incontournables de l’Université-cible », ce document n’ayant pas eu l’adhésion de la communauté académique ;

  2. elle restreint le périmètre de l’Université-cible, excluant l’une des universités du site du processus de création initial.

La présente délibération ne constitue pas une demande de regroupement au sens du Code de l’Education (aujourd’hui l’article L.718-6). Tout transfert effectif de compétence ou de demande de regroupement devra faire l’objet, au moment opportun, d’une délibération statutaire du conseil d’administration.

que le président n’a même pas souhaité soumettre au vote. Il a également refusé, malgré les demandes répétées des élus, la rédaction en séance d’un texte qui fasse consensus.

Après quoi le texte initial a été accepté (8 contre, 2 abstentions, 2 pour parmi les élus ; 13 pour parmi les nommés).

Et enfin…

Saint-Étienne, toujours aussi motivée pour aller se dissoudre dans la grande soupe lyonnaise, a sauté à pieds joints dans le projet d’Université-cible.

Quant à l’INSA, elle ne prévoit bizarrement pas de CA… Le directeur de l’INSA, qui joue les timides depuis quelque temps, serait-il un peu refroidi à l’idée de se lancer définitivement dans la course ?

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